Compte rendu du colloque EPLE de l’Académie de Reims : « Le malaise actuel au sein des EPLE - Quel avenir pour nos métiers ? » (+ PPCR – RIFSEEP)

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Compte rendu du colloque EPLE de l’Académie de Reims : « Le malaise actuel au sein des EPLE - Quel avenir pour nos métiers ? » (+ PPCR – RIFSEEP)

Le jeudi 18 mai dernier, le SNASUB-FSU de l’académie de Reims a organisé son premier colloque des EPLE au Collège Pierre de Coubertin à Cormontreuil où un accueil des plus chaleureux nous a été réservé.

Ce colloque a réuni 52 personnes travaillant dans les différents corps de métiers : agents et techniciens de laboratoire, secrétaires de direction, secrétaires d’intendance, adjoints-gestionnaires, fondés de pouvoir, agents comptables ainsi que quelques personnes des services académiques. Nous avons également été heureux d’accueillir deux retraités qui nous manifestent toujours leur soutien.

Philippe Lalouette, membre du bureau national, commissaire paritaire national, nous a honorés de sa présence et nous le remercions vivement. L’ouverture du colloque est effectuée par ce dernier par la présentation du SNASUB et des principales revendications et actions syndicales en cours.

L‘introduction du thème est effectué par Charlotte Cambresy-Baesch, agent comptable, membre du comité technique académique (CTA) et commissaire paritaire pour les catégories A. Elle insiste très précisément sur le contexte socio-économique actuel de malaise des fonctionnaires en général et sur les promesses électorales effectuées lors de la campagne, consistant en la suppression de plus de 120 000 postes. Elle explique que cette perspective de baisse est bien sombre pour les personnels de l’académie de Reims qui devrait être très fortement menacée comme toutes les autres académies déficitaires. Elle indique que notre académie n’a eu cesse de perdre un nombre moyen de 5 administratifs ou IRTF par an tout au long du dernier quinquennat malgré l’engagement pris de créer 60 000 postes de fonctionnaires au sein du ministère de l’éducation nationale. Elle ouvre les débats en donnant l’ordre de passage des intervenants pour chaque corps de métier et en invitant chaque participant à prendre la parole et à échanger.

Frédéric Gronos, technicien de laboratoire en chimie, commissaire paritaire académique ITRF pour les catégories B, a d’abord évoqué les suppressions de postes au sein de son corps dans les EPLE. Ces suppressions touchent l’ensemble des collèges de l’académie : d’ici quelques années, il ne devrait plus exister d’ITRF au sein de ces établissements, ce qui est contraire aux souhaits de développer la formation scientifique au sein du pays. Il a poursuivi en décrivant d’autres aspects du métier tels que le positionnement difficile des ITRF au sein des EPLE, le manque de formation, les perspectives de carrière limitées dans les différents corps de labo et l’isolement de ce corps au sein des EPLE.

Stéphane MILLOT, agent comptable, commissaire paritaire pour les catégories A, a ensuite présenté et commenté le rapport de l’IGAENR « l’évolution de la carte comptable : de la croisée des chemins à de nouveaux défis à relever ». Ce rapport transmis à la ministre à la fin de l’année 2016 interroge et inquiète. Les analyses faites par l’IGAENR remettent en cause très nettement le devenir de l’adjoint-gestionnaire et celui de l’ensemble des personnels d’intendance. D’après ce rapport, l’adjoint gestionnaire et son équipe seraient très largement « délivrés» de toutes sortes de charges de travail grâce aux collectivités territoriales de rattachement. Les propositions ou « pistes de travail » vont tout simplement dans le sens d’une déshumanisation du travail et vers une plus grande fragilisation des petits et moyens établissements : on y évoque notamment la question du développement des plateformes de facturation au sein des agences comptables qui devrait être rendue possible dès la mise en œuvre du nouveau logiciel de comptabilité, Op@le (ex-GFC) à l’horizon 2020.

Guillaume MAGNAT, adjoint-gestionnaire et tuteur a poursuivi le débat en faisant part des difficultés que rencontrent certains gestionnaires dans leurs missions et des relations souvent insuffisantes et/ou imparfaites avec les personnels des agences comptables. L’académie de Reims a plus que largement réduit le nombre d’agences comptables depuis la RGPP : elle fait partie du haut du classement à l’échelle nationale en matière de fusions et de regroupements des entités. Les conséquences sur le terrain sont particulièrement difficiles dans un contexte assez net de faible densité de population : l’isolement de l’adjoint gestionnaire et de son équipe était déjà latent avant les différentes opérations de réaménagement de la carte comptable. Aujourd’hui la question de l’isolement est très mal vécue par les collègues : elle s’ajoute aux autres problèmes structurels rencontrés tels que notamment le manque de formation initiale et continue, l’absence d’accompagnement, de reconnaissance et de soutien tout au long de la carrière.

Carole Debay, commissaire paritaire pour les catégories C, a terminé cette matinée de débats et d’échanges en se consacrant aux questions relevant des métiers de secrétariats pédagogiques et de direction. Force est de constater combien les secrétaires sont indispensables au bon fonctionnement des EPLE et que, malheureusement, ces personnels ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Avec le transfert de compétences, les collègues ont très nettement gagné en autonomie et se sont vus confiés (pour la plupart, quand les relations avec le chef d’établissement ou ses adjoints le permettent) plus de responsabilités. Cette évolution a sans doute permis une forme de mieux-être mais cela s’est fait au détriment d’émoluments supplémentaires. De façon encore plus criante pour ce métier que pour les autres, les personnels débutants ou nouvellement nommés dans ces types de métier au sein de l’académie de Reims, sont le plus souvent démunis, sans tuteur, sans formation et ressentent également beaucoup de frustrations de par leur isolement.

L’après-midi a été consacré à la présentation du PPCR par Philippe et du RIFSEEP conjointement par Charlotte et Philippe.

En conclusion, ce premier colloque aura été l’occasion pour le SNASUB-FSU de Reims de réunir au-delà de ses adhérents et de ses sympathisants un nombre de collègues important et parfois un peu éloignés de l’action syndicale. Les échanges autour du thème central du « malaise » ont permis d’analyser et de déterminer ce qui provoque ce sentiment, quels en sont les facteurs.

Tout indique que les dernières décisions prises en matière de réorganisation du tissu des EPLE et en matière de management (suppression de postes, diminution du nombre d’heures de formation) aggravent d’autant plus les situations sur le terrain. Quelques soient leurs métiers, les participants ont tous regretté l’accroissement général des charges de travail, les réformes successives de la réglementation qui provoquent et induisent une complexité fortement croissante de l’ensemble de leurs tâches au quotidien. Les questions du manque de formation, d’accompagnement et d’isolement ont des impacts semblables dans l’ensemble de nos métiers et nourrissent un sentiment de malaise profond.

Cette sensation de mal-être général manifeste ne pourra que générer de fortes réactions de notre part en tant qu’élus ou représentants syndicaux. Ce colloque nous conforte dans l’idée de porter des revendications en adéquation avec les réalités du terrain. Les échanges et l’ensemble des apports de ces débats nous conduiront à mener une action syndicale académique déterminée et nourrie par les expériences de chacun au cours des prochains mois.

 

L’Equipe du SNASUB-FSU REIMS

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